LES PREMIÈRES VACANCES DE LEUR VIE

Récit de voyage de Fanja – correspondante de l’association A.E.I.M

Du 1er au 10 août 2014

Vacances préparées depuis plus d’un an, un rêve devenu réalité.

22 mères et 46 enfants au sein de A.E.I.M ont pu jouir de quelques jours de vacances au bord du canal des Pangalanes à Mahanoro.

Le voyage

Nous avons été hébergé gratuitement par la mission Catholique-dont le Père Didier ZANADRAFARA  est  responsable - la distance entre Antsirabe et Mahanoro est d’environ 350 km.

 

1er Août:

Nous avons quitté Antsirabe à 9 h 30 du matin et sommes arrivés à Mahanoro à minuit, 15 h de route, dans un Boeing (nom du bus) de 80 places. Les enfants n’en revenaient pas du confort.


Nous avons un peu tourné en rond dans le noir, une fois arrivés à Mahanoro, ne sachant pas exactement où se trouvait l’hébergement. Mais, le gardien a fini par nous trouver, il nous a dirigé avec sa torche- et un grand hangar avec des matelas en paille nous attendait.

Nous avions pris notre dîner à Antsapanimahazo à 8 h du soir et à midi nous avons pique-niqué en chemin, sachant que chaque mère devait apporter son repas du midi, uniquement, parce que dans nos têtes on pensait que nous arriverions à 17 h à Mahanoro.



Découverte des lieux

2 août -9 Août:

A 5 h du lendemain matin tous les enfants étaient déjà dans la cour, ils ont pu voir le lever du soleil, sur l’horizon de la mer – et tout le monde criait de joie tellement c’était beau. Même la jeune Sitraka (une enfant un peu handicapée) a pu se joindre aux autres et partager l’ambiance !

Vers 8 h j’ai conversé avec le Père Didier de ce sur quoi il fallait faire attention. Le père a dit : vous pouvez aller sur la plage entière, mais il ne faudra jamais que vous vous y baignez.

Après la mise en place de l’organisation des responsables de la cuisson, nous sommes tous allés sur la plage, bien encore vêtu, tout le monde regardait la mer à la loupe ;  mais après un jour seulement, les voilà tous en slip, et en short, je m’amusais beaucoup de voir Julienne et Nivo en short.

L’après –midi du premier jour, une bonne sœur à langue bien pendue,  a tellement raconté des horreurs que la mer n’aime pas les étrangers, qu’il y a eu des morts, des gens qui ne seraient même  pas allés dans l’eau, que cela a beaucoup refroidi l’entrain et la joie totale du matin. Pierrot qui s’amusait comme un fou le matin est resté 2 jours sans aller à la mer après ce récit.

Meltine entrant une fois dans l’eau se dit étourdie et jusqu’à la fin de nos vacances elle était toujours restée au bord de la plage, c’était la seule que l’eau n’a pas convaincu. Heureusement ses enfants ont été plus courageux et on bien profité !

Il y avait aussi Thérèse, Jeannine, Vaonasolo  qui étaient méfiantes.

Après une heure et demi de mise en condition, la joie était à son comble, mêlée aux peurs, aux cris, aux courses avec les vagues.

J’avais un sifflet autour du coup pour mettre de l’ordre.


Puis à 13 h  c’est le déjeuner, la queue des assiettes, les tapages, la vaisselle, les bains.

Des groupes jouaient au ballon, j’avais apporté des dominos, des ballons, un jeu de loto et de cartes.

Tout le monde a applaudi en sachant cela, mais tous les ballons ont fini à la poubelle, déchirés en fin de vacances- 

vers  17 h, au coup de sifflet, tous les enfants se devaient de balayer la cour

Puis après quelques jours le Père Didier a permis aux enfants de prendre les noix de coco, en donnant une échelle,

Une bonne idée, mais je pense qu’il a dû regretté car…tous les cocotiers dans son enceinte ont été vidés de leurs noix de coco. Du matin au soir, on pouvait  voir un groupe d’enfant qui s’acharnait à débroussailler une noix de coco ! Puis,  ils viennent dans ma chambre pour me verser le jus dans une assiette 


Le matin vers 11 h je vais avec les responsables des cuisine au marché pour le gouter et les mets du soir et du lendemain- on a apporté beaucoup de légumes, heureusement car c’est très cher là bas, un chou de 500 ariary à Antsirabe qui pèse 2 k, à Mahanoro c’est 1000 ariary le kilo.

Mais cela ne nous a pas empêché de faire goûter aux enfants toutes sortes de choses : fruit à pin, brède morlingue, carambole, banane de grosse taille à faire cuire, des maniocs grandioses.


La visite de la région était très intéressante, il y avait un port de bateaux fluvial dans le canal de Pangalanes qui menait vers Marolambo.

Là, nous avons fait une œuvre SOCIALE : nous avons trouvé une femme qui a dix enfants,  à moitié nus. On a pris des photos et on s’est toutes débrouillé pour lui donner un peu de nos vêtements tellement elle faisait de la peine.


Quelques frayeurs et beaucoup de fous rires.

Au troisième jour,Francine, Chantale et Meltine sont parti en promenade et n’étaient pas rentrées pour le déjeuner, j’allais seulement téléphoner, quand on m’a dit qu’elles ont laissé le message qu’elles rentreront tard, cependant, le fils de Meltine était  resté au camp et le fils de Chantale aussi. Les enfants pleuraient pensant que leurs mères s’étaient peut être noyées…


Le premier jour aussi nous avons eu un problème 

Félicie était partie au marché avec moi, en tant que responsable de cuisine, le lendemain, alors j’ai confié à Monique le sifflet.

Le fils de Monique et le Fils de Félicie se sont battus à cause du ballon, puis le fils de Monique a donné un coup de savate au fils de Félicie, alors  Monique et son fils ont pris chacun un bâton en le pointant vers le fils de Félicie, ce dernier ne se laissait pas faire, il a pris aussi un bâton, puis il s’enfuit vers la mer en disant qu’il voulait se tuer,, Tout le monde se ruait vers le gamin pour l’empêcher, et heureusement le fils de Vola l’a rattrapé et l’a ramené.

Quand Félicie était revenue au camp son fils  allait bien, mais les mamans se sont disputées.

Moi j’étais en promenade en ville avec Soary car c’était son anniversaire, alors je lui ai offert un petit coca-cola quand je suis arrivé au camp j’ai grondé les deux gamins et conseiller  de ne plus recommencer.

Comme chaque soir avant de dormir nous faisons nos prières.


J’ai rappelé que les mamans devaient montrer l’exemple aux enfants en ne se disputant pas- Finalement Monique a demandé pardon à Félicie et la chose la plus étonnante, même miraculeuse, depuis ce jour là Monique et Félicie sont inséparables et leurs fils aussi !!!


La nuit Nivo et Hery se sont un peu disputé, il paraît que Hery a dit que chez tous les Ambohimahazo (c'est-à-dire les femmes vers la région de Volana et Nivo) il n’y a que des fous et des folles parce que c’est dans cette région d’Antsirabe qu’il y a un camp pour les fous-alors Nivo était très très furieuse et bonjour la pagaille.

Mais tout s’est toujours bien terminé !


Ce qui m’a rendu très heureuse, c’est la détente des mères, Volana a dit : nous voilà comme des riches, on ne fait rien d’autres que de manger, se balader, puis jouer et dormir et comme cela tous les jours.

Dernier soir le feu de camp sur la plage

J’allais oublier le vendredi nous avons fait un feu de camp à la plage, on a chanté tellement que ma voix s’est enroué:

Tu imagines nos fous rires, et Dominique qui tient la chanson, a dit n’importe quoi et tout le monde riait de ses bêtises. Encore un peu et on faisait fuir les poissons …


Pendant cette soirée, les enfants font des trous dans le sable et s’y tiennent debout.


J’ai adoré ces vacances avec les mamans, on a pu mieux se connaître, j’ai pu profiter de conscientiser quelques jeunes sur la prise en main de leur avenir – j’ai pu conseiller quelques mères à commencer à économiser pour l’après bac de leurs enfants.

Vola n’arrête pas de m’enlacer, et est étonné des changements entre son fils et sa fille, Ses enfants sont plus sereins, et heureux grâce à ces vacances.

En résumé final : Ces vacances ont  été fructueuses et bénéfiques pour tous


 J’espère sincèrement que cela se fera voir dans les prochains résultats scolaires des enfants.

Beaucoup d’enfants ont fait l’effort d’écrire en français après ces vacances.


Il nous restait un sac de riz que nous avons partagé en fin de voyage, les mères ont toutes pu avoir plus de 2 kg de riz en rentrant à Antsirabe.


Diaporama

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