Notre correspondante

 

Elle s’appelle RAVAOHARITOMPO Fanja.

 

Née à Tamatave, en 1962, onzième enfant d’une famille riche, orpheline à 13 ans. Pour faire ses études, elle enchaine des petits boulots : couture, broderie, transport de l’eau, revente de sous pulls et jeans ou de farine et de sucre.

 

Mariée à 24 ans, elle s’est installée à Antsirabe et a deux enfants. Elle a occupé différents emplois : vendeuse dans un supermarché, secrétaire à la Chambre de commerce. Ayant acquis des diplômes (comptabilité, secrétariat, documentation, radiophonie), et parlant très bien le français, elle a travaillé au Secrétariat Général de la Chambre de Commerce.

 

Elle a démissionné de la Chambre de commerce à 43 ans pour travailler dans l’humanitaire. Surnommée « Tata Fanja » par les familles de AEIM, elle y démontre toute sa réactivité, son efficacité et son empathie.


Je m'appelle Rado.

 

J'ai 31 ans, marié, un enfant.

Je suis né dans une famille de 10 enfants. Mon père était infirmier mais nous a abandonnés. Ma mère a dû faire face toute seule aux besoins de notre famille, mais seule, il lui était impossible d’y arriver.

 

Heureusement qu’une association humanitaire nous a aidés et a pris en charge nos études. Je ne l’oublierai jamais.

 

J’ai pu faire des études qui m’ont amené à devenir moi aussi infirmier. 

 

Jusqu’à ma rencontre avec l’association Aide Espoir Inde Madagascar, je partais en brousse pour les campagnes de vaccination.

 

Depuis 2016, je travaille comme correspondant pour l’association et j’ai en charge environ 25 familles. Aider ces mamans seules à mieux s’en sortir, soutenir les enfants dans leur choix d’études, être attentif à la santé de tous représente pour moi un vrai challenge.

J’ai à coeur que ces enfants réussissent dans la vie et cela passe par l’éducation.

 

Je rends ainsi ce qu'on m'a donné dans ma jeunesse.


Les conditions de vie des familles

 

Salaires et métiers

La grande majorité de nos mamans comme en Inde, et comme à Mahajanga, sont des personnes souvent illettrées ou qui savent à peine lire et écrire.

Elles sont pour la plupart lavandières, femmes de ménage, jardinières, couturières, brodeuses ou vendeuses dans la rue : pas de fiche de paie et surexploitées avec des revenus mensuels de misère. Elles arrivent péniblement à gagner entre 15 € et 30 € par mois.

 

Scolarité

L’école est payante. Que ce soit dans le privé ou dans le public, il faut payer des droits d’inscription ( EN UNE SEULE FOIS) en début d’année, puis chaque mois « l’écolage » .

Il faut aussi avoir la tenue de l’école : souvent un tee-shirt qui vaut environ 2 €.

Parmi les familles que nous aidons, il n’est pas rare de voir des enfants ayant de grands retards scolaires car la maman ne pouvait pas payer le tee-shirt !

 

Les frais scolaires représentent un gros budget (jusqu’à 20 % du revenu).

 

Logement

Nos familles, avant d’être aidées, vivaient dans le plus grand dénuement : souvent dans de simples cabanes (relevant du poulailler ou de la porcherie) ou dans une pièce où s’entassent sur un même matelas les enfants et leur maman !

L’électricité est rare dans les maisons, l’eau courante aussi. La nuit tombe vite à Antsirabe, et faire ses devoirs après 18 h à la lumière d’une simple bougie n’est pas une sinécure !

 

Santé

Côté santé, c’est également catastrophique. Des enfants meurent encore du tétanos et il est moins coûteux de se faire retirer une dent quand elle est abîmée que de la soigner… On a donc des sourires édentés même chez les très jeunes !

 

La médecine n’a rien à voir avec la médecine européenne : il est délicat de se faire soigner, les équipements hospitaliers sont un peu vétustes, les files d’attente sont longues et les médicaments sont payants même à l’hôpital.

Nos actions

 

Tout est à faire !... L’aide apportée pour aider ces familles prend toute son importance. Nous avons 50 familles et environ une centaine d’enfants scolarisés. Un suivi strict du cursus scolaire est effectué par Fanja qui s’assure du paiement des écolages, et transmet les notes des écoliers malgaches aux parrains.

 

Nous avons équipé les familles de braseros à économie d’énergie car le budget bois ou charbon de bois est conséquent. Nous avons acheté des vélos aux enfants car souvent l’école est loin du domicile.

 

Des campagnes de soins dentaires ont permis à beaucoup de retrouver un beau sourire ; nous avons aussi construit et réparé quelques maisons.

 

Tout cela a été réalisé grâce à la générosité de nos bienfaiteurs.

Nos projets

 

  • Poursuivre la campagne de soins dentaires
  • Acheter des couvertures car les nuits sont très froides pendant l’hiver.
  • Equiper de brasero chaque nouvelle famille.
  • Organiser le soutien scolaire des enfants du primaire.
  • Trouver des sponsors pour construire des petites maisons pour loger nos familles.