Notre correspondante

 

Je me présente: RAKOTOARISOA Faramalala Oliva née à Majunga, en 1987. Je suis la septième et la dernière enfant dans ma famille. Comme nous sommes nombreux, mon père n’a pas les moyens de payer toutes nos études.

Alors mon grand frère a pris en charge mes études. Même si j’ai été très brillante en classe (mon idole est Marie Curie) j’ai dû arrêter l’école après avoir eu mon baccalauréat.


A partir de ce moment, j’ai donné des cours pour les enfants qui vont passer le CEPE pour me faire un peu d’argent. Je fais en même temps du bénévolat dans une association de notre quartier pour les jeunes en échec scolaire.

J’aime beaucoup les enfants qui ont des bons résultats scolaires et je m’efforce de convaincre ceux qui ne travaillent pas bien (souvent quand les  parents ont les moyens) de l’importance d’apprendre.



J’ai perdu brusquement ma mère en 2009 (cancer du foie). Pour oublier ma douleur, je travaille de plus en plus. J’occupais mes temps libres par diverses formations (informatique, comptabilité, anglais, permis de conduire).

 

Je me suis mariée avec un informaticien en 2013 et j’ai eu ma petite Hope.

En 2014, mon ambition est de faire du travail social mon métier. J’ai étudié en autodidacte la psychologie de l’enfant, j’ai lu des ouvrages sur les enfants des rues et réalisé du bénévolat chez les bonnes sœurs missions de charité pour avoir plus d’expérience.

 

Comme je cherche tout le temps du travail, j’ai vu sur un site web en septembre 2014 une annonce offrant un emploi de correspondante pour AEIM. J’ai répondu à l’annonce et j’ai été choisie.

Je m'investis dans ce nouveau travail pour aider mes sœurs malgaches, pour  réaliser mes ambitions et pour le bien de ma famille. Mon rêve est que Hope puisse aller à l’université.

 


Les conditions de vie des familles

 

Salaires et métiers

Les mamans sont femmes de chambre, serveuses, lavandières,  servantes, couturières, vendeuses des rues. Elles sont souvent illettrées ou savent à peine lire et écrire. Elles arrivent péniblement à gagner entre 15 € et 30 € par mois. 

Les enfants vont plutôt dans les écoles publiques où ils sont entassés par classe de 80 élèves. Ils quittent souvent l’école vers 13 ou 14 ans pour gagner difficilement leur vie en exerçant des petits métiers.

 

Scolarité

L’école est payante. Que ce soit dans le privé ou dans le public, il faut s'acquitter des droits d’inscription en une seule fois, en début d’année, puis chaque mois « l’écolage ».

Il faut aussi avoir la tenue de l’école : souvent un tee-shirt qui vaut environ 2 €. Parmi les familles que nous aidons, il n’est pas rare de voir des enfants ayant de grands retards scolaires car la maman ne pouvait pas payer le tee-shirt !

Les frais scolaires représentent un gros budget (jusqu’à  20 % du revenu de la maman).

 

Logement

Les mamans que nous aidons habitent les bas quartiers surpeuplés, avec des maisons en tôle, aux toits consolidés par de vieux pneus ; rares sont les maisons ayant l’eau courante et l’électricité.

 

Santé

A Madagascar il n’existe pas de sécurité sociale : pas d’argent pas de soins…beaucoup de gens décèdent par manque d’argent. Des enfants meurent encore du tétanos et il est moins coûteux de se faire retirer une dent quand elle est abîmée que de la soigner… On a donc des sourires édentés même chez les très jeunes !

 

La médecine n’a rien à voir avec la médecine européenne : il est délicat de se faire soigner, les équipements hospitaliers sont un peu vétustes, les files d’attente sont longues et les médicaments sont payants même à l’hôpital.

La fièvre typhoïde sévit sévèrement à Mahajanga.

Nos actions

 

En 2013 :

  • Acquisition de braseros à économie d’énergie fabriqués par ADES (société malgache) pour l’ensemble des familles de l’antenne. Cet équipement génère une économie de 50 % sur l’achat du bois et du charbon de bois qui représente entre 15 % et 20 % des dépenses d’un foyer.

 

En 2014 :

  • Installation de panneaux solaires sur 5 habitations pour produire de l’électricité et alimenter deux ampoules à l’intérieur de la maison. Ainsi les enfants peuvent étudier dans de meilleures conditions. Auparavant ils s’éclairaient à la lampe à huile de fabrication artisanale. 
  • Fin de la construction de deux maisons grâce aux dons de bienfaiteurs (coût d’une maison environ 1500 euros pour une pièce et sanitaire).

Nos projets

 

Campagne de soins dentaires

Les dents des mamans et des enfants sont souvent en mauvais état.

Mahajanga possède une école dentaire dirigée par une dentiste malgache formée en France. Cette école d’une dizaine de fauteuils -dons de dentistes européens- forme des étudiants malgaches et africains. Elle reçoit des stagiaires français et allemands. 

Nous avons rencontré la directrice et envisageons d’établir un protocole de suivi et de soins pour nos familles.

 

MST et Sida

Une autre nécessité est l’éducation des mamans et des adolescents à la prévention des MST et du Sida.

 

Fours Solaires

Quelques mamans veulent créer une activité de confection et vente de gâteaux. Nous pensons les aider en 

contribuant à l’achat de fours solaires.