Nos correspondantes

 

Madame Aabirami est née en 1973 d’une famille de 5 enfants. Son père était manutentionnaire. Elle est allée en classe jusqu'en seconde. Elle s’est mariée à l'âge de 21 ans avec un mari choisi par ses parents. Elle a deux enfants : un fils, Rooban, et une fille, Praveena.


Après son veuvage en 2004, elle a trouvé un emploi de femme de ménage, puis d'employée dans une boutique de photocopies. Cet emploi lui permettait tout juste de survivre.

 

Son mari désirait que leurs enfants aillent en école privée, gage pour lui de la réussite de leur vie future : elle ne pouvait plus honorer cet engagement. Quatre ans plus tard, elle a été parrainée par une organisation humanitaire ; elle est devenue l’adjointe du responsable qui a assuré sa formation. Elle assume cette charge seule depuis 2011 et a complété ses connaissances en anglais et en informatique. Epanouie dans son métier elle n’oublie pas les heures difficiles. Elle a réussi à créer une véritable famille avec toutes ces mamans. Chacune vient prendre conseil auprès d’elle et la réunion mensuelle qu’elle organise leur permet de ne pas se sentir seules face à la dureté de la vie en Inde.


 

Je m’appelle Nisha Naidu, et j’ai 36 ans.

 

Je suis originaire de Bombay et diplômée de la Mumbai University, avec un diplome de B’COM en 2006.

J’ai travaillé 9 ans à Bombay dans le secteur bancaire puis celui de la santé.

Mes parents vivent à Bombay, ainsi que ma sœur.

 

En 2015, je me suis mariée et ai déménagé à Pondicherry. J’y ai travaillé en tant que professeur d’Hindi en école privée. Puis j’ai rejoint AEIM en 2018, et y travaille encore.

 

Je suis très heureuse de faire partie d’AEIM. Aider et donner de l’espoir aux filleules en détresse, motiver leurs enfants à améliorer leur avenir, les encourager à se concentrer sur les études et leur donner des cours de grammaire, tout me passionne dans ce travail.


Les conditions de vie des familles

 

Salaires et métiers

Le sort de la femme indienne n’est pas enviable ; il n’y a aucune reconnaissance de son statut. La situation est pire quand ces femmes sont veuves, ce qui est le cas d’une grande partie des mamans que nous aidons. Etre veuve en Inde, pauvre en plus, c’est renoncer à tout ou presque ; seul l’avenir des enfants les motive. Plusieurs d’entre elles, jeunes pour la plupart (moins de 30 ans), disent « moi, je n’ai plus de vie, je suis morte, mais je veux continuer pour que mes enfants aient une vie meilleure que la mienne, et leur permettre d’aller à l’école régulièrement ».

 

Ce sont ces mamans que nous avons décidé d’aider. Elles sont souvent illettrées ou très peu scolarisées et sont pour la plupart femmes de ménage ou vendent quelques menus articles dans les rues ou dans de petites échoppes.

 

Leur travail ne leur laisse parfois qu’une seule journée de congé, et les salaires évoluent entre 2500 et 4000 roupies mensuellement (soit entre 30 et 50 €), pour un coût de la vie en Inde qui a terriblement augmenté, lorsque le revenu d’une famille dans le bas de l’échelle de la classe moyenne, est d’environ 16.000 roupies (environ 200 €).

Nos mamans sont en dessous du seuil de pauvreté.

 

Scolarité

Le coût des écoles privées est très élevé. A l’école gouvernementale, c’est moins cher mais pas totalement gratuit.

 

Logement

Les maisons sont parfois de simples huttes, quelquefois une seule pièce avec un toit fait de tôles ondulées qui emmagasine la chaleur et rend la vie insupportable en été ! Pendant la mousson il n’est pas rare de voir des toits s’envoler ou être endommagés.

 

Ces mamans restent dignes et propres, tout comme leurs enfants. Ces derniers malgré le manque d’eau courante dans certains quartiers, partent à l’école bien coiffés et propres dans leur tenue scolaire. Nous les voyons, très tôt le matin, près de la pompe du quartier attendre sagement leur tour. Les mamans tressent soigneusement les cheveux de leurs filles en ajoutant l’incontournable fleur et n’oublient pas la raie bien tracée sur la tête de leurs garçons.

 

Cette dignité est émouvante et le sourire éclatant de ces femmes et de leurs enfants, nous prouvent combien nous avons raison de les aider.

 

Santé

Pondichéry est, comme beaucoup de villes indiennes, une cité sale où trainent les ordures et où règnent de mauvaises conditions sanitaires : eau de qualité douteuse, égouts à ciel ouvert, animaux errants...

Il existe malgré tout de nombreuses cliniques, hôpitaux et cabinets dentaires où la prise en charge est peu onéreuse.

Nos actions

 

  • Mise en place de cours de soutien d’anglais chaque dimanche pour les enfants scolarisés : les réussites scolaires sont étonnantes dans ces milieux défavorisés.
  • Attribution à chaque famille d’une « emergency lamp », une lampe d’urgence à LED, car les coupures d’électricité sont fréquentes. Ces lampes se rechargent et fournissent de la lumière pendant deux heures. Indispensables dans les maisons indiennes !

Nos projets

 

  • Chaque année, des mamans et des enfants de notre antenne souffrent de la fièvre typhoïde. Nous envisageons une campagne de vaccination.
  • La rentrée scolaire impose des frais supplémentaires. Nous continuerons, selon nos moyens, à apporter une aide financière exceptionnelle à chaque famille.
  • Dans la plupart des habitations de nos familles, il n’y a pas de toilettes et chacun s’éloigne dans un coin discret. Nous allons construire des sanitaires (wc et douche). Cela est indispensable car la situation des femmes est difficile : les viols se succèdent, souvent dans la plus totale impunité. Un ministre du parti au pouvoir a déclaré que le viol est « un crime parfois légitime, parfois injuste » ; chacun peut comprendre notre volonté de protéger nos familles.